Francis Bacon
Francis Bacon né le 22 janvier 1561 à Londres (Royaume-Uni) et décédé en1626, baron de Verulam, vicomte de St Albans, homme d'État et philosophe anglais, est un des pionniers de la pensée scientifique moderne.
Il était membre de la Chambre des communes en Angleterre avant de devenir le Procureur général pour l'Angleterre et le Pays de Galles, Lord gardien des sceaux royaux (en) et finalement chancelier à l'âge de 57 ans.
Bacon naquit le 22 janvier 1561, à York House, dans le Strand où son père, sir Nicholas Bacon (1509 - 1579) possédait une résidence. Ce dernier fut Lord Keeper (Lord Garde du Grand Sceau) pendant vingt ans. La mère de Bacon, Anne Cooke, était la seconde femme de Nicolas Bacon.
Bacon fut envoyé, à l'âge de douze ans (avril 1573) à l'université de Cambridge. Il se fit remarquer dès son enfance par la précocité de son génie, et conçut de bonne heure le dessein de réformer les sciences ; mais il fut longtemps détourné de ce projet par le soin de sa fortune. Dans sa jeunesse, il accompagna l'ambassadeur d'Angleterre Amias Paulet (en) en France à la cour de Henri III. Rappelé dans son pays par la mort de son père, il se fit recevoir avocat, et se livra avec succès à l'étude de la jurisprudence. Préférant néanmoins la carrière des affaires publiques, il s'attacha au comte d'Essex, et devint membre de la Chambre des communes (1592). Quoiqu'il eût consenti, pour se concilier la faveur d'Élisabeth, à justifier la condamnation du malheureux Essex, son protecteur, il ne reçut d'elle que le titre honorifique de Conseil de la Reine.
Après la mort d'Élisabeth, Jacques Ier, qui aimait les savants, éleva rapidement Bacon aux honneurs ; il le nomma successivement solliciteur général (1607), puis attorney général (1615), membre du conseil privé (1616), garde des Sceaux (1617), et enfin grand chancelier (1618) ; il le fit en outre Baron Verulam (en) et vicomte de Saint-Alban. C'est dans cette charge qu'il jugea Walter Raleigh (il fut le premier à lui annoncer sa mort), puis Thomas Howard (1619).
Bacon seconda puissamment les efforts du roi pour unir les royaumes d'Angleterre et d'Écosse, et fit d'utiles réformes. Mais il avait à peine exercé pendant deux ans les fonctions de grand chancelier qu'il fut accusé par les Communes de s'être laissé corrompre, en acceptant de l'argent pour des concessions de places et de privilèges. La raison de sa chute politique est une accusation de corruption envers la cour de chancellerie en 1621.
Simon d’Ewes (en), un contemporain du chancelier, tenait un journal. À la date du 3 mai 1621, alors que Bacon est dans les difficultés politiques, il fait un récit circonstancié de l’homosexualité de son adversaire :
« Il n'abandonna pas la pratique de cet épouvantable péché secret de sodomie, conservant à ses côtés ce Godrick, jeunot au visage efféminé, comme catamite et compagnon de lit, alors qu'il avait remercié presque tous ses autres domestiques ; ce qu'il convient d'admirer, car l'homme, après sa chute, se met généralement à discourir sur ce crime contre nature, bien qu'il l'ait pratiqué de nombreuses années, desservant le lit de sa dame, qu'il estimait, comme les Turcs et les Italiens, être un plaisir petit et infime comparé à l’autre. »