Thomas Hardy

Thomas Hardy
Thomas Hardy (2 juin 1840 - 11 janvier 1928) est un poète et romancier anglais appartenant au courant naturaliste. Auteur devenu aujourd'hui classique, il a particulièrement influencé D. H. Lawrence. Il a reçu l'ordre du Mérite en 1910. Il se considérait lui-même d'abord comme un poète, n'écrivant des romans que pour gagner sa vie. La majorité de son œuvre, qui se déroule essentiellement dans la région fictive du Wessex, dépeint des personnages en lutte contre leurs passions et les circonstances. Sa poésie, publiée après ses 50 ans, est jugée d'une qualité égale à ses romans, surtout depuis sa relecture par un groupe d'écrivains anglais, The Movement, dans les années 1950 et 1960. Thomas Hardy naît dans une famille anglicane modérée à Higher Bockhampton, lieu-dit du village de Stinsford, voisin de Dorchester dans le Dorset, comté du sud-ouest de l'Angleterre, où son père exerce la profession de tailleur de pierre. Sa mère, lettrée, lui donne cours à domicile avant qu'il ne soit inscrit à l'école locale à l'âge de 8 ans. Il arrêtera ses études à 16 ans en devenant apprenti chez John Hicks, un architecte local. Il travaille ainsi dans le Dorchester avant de partir pour Londres en 1862, où il devient étudiant au King's College de Londres. Il remporte des prix du Royal Institute of British Architects et de l'Architectural Association. De ses études, il garde le goût de la poésie latine. C'est en autodidacte qu'il apprend le grec pour pouvoir lire Homère et le Nouveau Testament. Sur le plan des idées, il se forme en lisant John Stuart Mill et adhère aux idées de Charles Fourier et d'Auguste Comte. Charles Darwin et la critique biblique lui font perdre la foi religieuse dont il porte le deuil toute sa vie. Se sentant rejeté par une société de classe londonienne qu'il exècre, il décide de rentrer dans son Dorset provincial cinq ans plus tard pour se consacrer à l'écriture. Très tôt, il écrit des poèmes, dont certains verront le jour trente ou quarante ans plus tard. En 1867, à son retour de Londres, il se tourne vers le roman pour essayer de vivre de sa plume. Passées les premières difficultés, il réussit honorablement. En 1870, il rencontre sur un chantier de restauration d'une église de Cornouailles sa future femme, Emma Gifford, qu'il n'épousera qu'en 1874. Il publie bientôt dans des revues et des magazines. De 1871 à 1896, il écrit quatorze romans et quatre recueils de nouvelles. Une demi-douzaine de grandes œuvres émergent de cette production inégale : 1874 : Loin de la foule déchaînée(livre) (Far from the Madding Crowd) ; 1878 : Le Retour au pays natal (The Return of the Native) ; 1886 : Le Maire de Casterbridge (The Mayor of Casterbridge) ; 1887 : Les Forestiers (The Woodlanders) ; 1891 : Tess d'Urberville (Tess of the d'Urbervilles) ; 1896 : Jude l'Obscur (Jude the Obscure). Le succès est au rendez-vous. Dès 1897, son roman Tess d'Urberville est joué à Broadway, puis en 1913 porté au cinéma. Tous les romans sans exception se déroulent dans le sud-ouest de l'Angleterre. Le Dorset et les comtés voisins se trouvent transmués en royaume littéraire que Hardy appelle le Wessex, du nom de l'ancien royaume des Saxons de l'Ouest. Le Wessex apparaît comme une province aux localités imaginaires et à la nature préservée, Arcadie opposée au Londres de la société victorienne. Après le scandale déclenché par la critique radicale du mariage et de la religion qu'est Jude, dont les exemplaires sont vendus cachés dans du papier d'emballage à cause de l'exposé qu'y fait l'auteur de l'"érotolepsie"1, Thomas Hardy, abandonne le roman. Il se consacre alors à ce qu'il considérait comme son chef d'œuvre, Les Dynastes (The Dynasts), vaste poème dramatique composé de trois parties, publiées respectivement en 1903, 1906 et 1908. Sorte de Guerre et Paix en vers, c'est une Illiade des Temps Modernes où l'épopée napoléonienne donne le cadre à des scènes présentant alternativement les conflits intimes des gens ordinaires comme des personnages historiques mus par une soif darwinienne du pouvoir et les batailles, les paysages immuables de la nature et les tergiversations d'un destin incarné par un chœur allégorique. Impossibles à représenter sur scène, mal accueillis à l'époque, Les Dynastes préfigurent à bien des égards un genre cinématographique mais ne bénéficient toujours pas de l'estime de la critique. Hardy a écrit par ailleurs près d'un millier de poèmes assez inégaux. Les élégies de Veteris Vestigia Flammae, écrites après la mort de sa première femme, survenue en 1912, au cours d'un voyage retraçant chacun des lieux qu'ils connurent ensemble, forment un groupe d'une perfection rare. Remarié en 1914 avec sa secrétaire, Florence Dugdale, de trente-neuf ans sa cadette, il s'entiche en 1924, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, de l'actrice Gertrude Bugler, qu'il identifie à son héroïne Tess et pour laquelle il projette une adaptation dramatique de son roman. Thomas Hardy commence à souffrir de pleurésie en décembre 1927 et en meurt en janvier 1928 à Dorchester, après avoir dicté son tout dernier poème à sa femme et secrétaire sur son lit de mort. Lettres et notes du défunt ayant été détruites par les exécuteurs testamentaires, celle-ci fit paraître les siennes l'année même.

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